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ORHAN PAMUK

PRIX NOBEL 2006

 

"qui, à la  recherche de l'âme mélancolique de sa ville natale,
a trouvé de nouvelles images spirituelles pour le combat
et l'entrelacement des cultures"

Orhan Pamuk est né le 7 juin 1952 à Istanbul dans une famille aisée et séculière. Son père était ingénieur civil comme son oncle et son grand-père paternels. C’est le grand-père de Pamuk, magnate de l’industrie, qui fonde la richesse familiale. Orhan Pamuk grandit dans un quartier bourgeois et occidentalisé de Istanbul, Nisantasi. Pendant sa jeunesse Pamuk projete d’être peintre. Après avoir obtenu le diplôme de bachelier de Robert College, il étudie l’architecture à l’Ecole Polytechnique d’Istanbul et le journalisme à l’université d’Istanbul. A l’âge de 23 ans, il décide de consacrer son temps entièrement à l’écriture.
De sa large fenêtre Orhan Pamuk voit le Bosphore entre les minarets d'une mosquée et le croissant à l'étoile : «Depuis vingt-quatre ans, je me rends sept jours sur sept à mon bureau, de dix heures du matin à sept heures du soir, sans déjeuner, et j'écris. C'est-à-dire que l'été je compte les dauphins venus de la mer de Marmara et qui sautent hors des eaux noires, et le reste de l'année, je surveille les bateaux. Bon an mal an, je produis entre 150 et 160 pages de romans, j'ai une vie d'employé de bureau, je n'ai jamais rien souhaité d'autre.»

En 1982, après 7 ans d’écriture il publie son premier roman - une chronique familiale intitulée Cevdet Bey Ve Og•ullar? (1982), qui, dans l’esprit de Thomas Mann, décrit l’évolution d’une famille pendant trois générations.

De 1985 à 1988 il séjourne aux Etats-Unis, est auteur invité à l’Université Columbia de New York et relié à l’Université d’Iowa pendant un temps. Il est domicilié à Istanbul.

Son deuxième roman Sessiz Ev (1983; La maison du silence,1988) décrit dans cinq perspectives narratives différentes une situation où des membres d’une famille rendent visite à leur vieille grand-mère paternelle dans une station balnéaire populaire en même temps que la Turquie se trouve au bord d’une guerre civile.
C’est avec son troisième roman Beyaz Kale (1985; Le château blanc, 1992) cependant, que Pamuk obtient une renommée internationale. Le roman traite l’animosité et l’amitié entre un astrologue ottomane et un esclave vénitien. Le texte aborde le relation entre l’Asie et l’Europe d’un ton plein d’esprit et de l’humanité. Pour Pamuk, la Turquie représente surtout le prisme des rapports entre l’Occident et l’Orien. Avec érudition et scepticisme il réussit à renverser les conventions de l’Orientalisme.

En 1994, il publie Le Livre Noir, roman également populaire et expérimentale. Son roman suivant La Vie Nouvelle ( 1998) l’histoire d’un group d’étudiants influencés par un texte mystérieux est un des plus lus romans en Turquie. En 2001 sort Mon Nom est Rouge, et en 2005 Neige. Pamuk le décrit comme “ mon premier et dernier roman politique”. Le roman raconte les événements d’une petite ville, qui s’appelle Kars, au nord de la Turquie, où la violence s’éclate entre les soldats, les islamistes politiques, les sécularistes et les nationalistes kurdes et turques.

Pamuk est connu dans son pays comme un auteur contestataire bien qu’il se considère d’abord comme écrivain littéraire sans intentions politiques. Il est le premier écrivain dans le monde musulman à condamner ouvertement la fatwa contre Salman Rushdie. Il prit position pour son collègue turc Yasar Kemal quand celui-ci est appelé en justice en 1995. Pamuk lui même est inculpé après avoir déclaré dans un journal suisse que trente milles Kurdes et un million des Armeniens ont été tués en Turquie. La poursuite en justice a provoqué de massives protestations internationales. Elle sera par la suite abandonné.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a appelé dans un entretien ses compatriotes à se réjouir de tout coeur pour Orhan Pamuk, le lauréat du prix Nobel 2006 de littérature, et à "mettre de côté" les controverses suscitées par le romancier. “Le prix est une première pour un enfant de Turquie et il serait erroné de la mésestimer….nous devons le féliciter", a-t-il ajouté. "Il serait faux de mélanger ce qu'a dit Pamuk dans le passé et le fait qu'il a remporté ce prix.”

Il a gagné, parmi autres, the Independent Award for Foreign Fiction (1990), Prix de la Découverte Européenne (1991), Prix France Culture (1995), Prix du Meilleur Livre Étranger (2002), Premio Grinzane Cavour (2002), the IMPAC Dublin Award (2003), Ricarda-Huch-Preis (2005), Der Friedenspreis des Deutschen Buchhandels (2005), Prix Médicis étranger (2005), Prix Méditerranée Étranger (2006).

 

 

 

Oeuvres en français

La maison du silence
trad. du turc par Münevver Andaç.– Paris : Gallimard, 1988.

Le livre noir
trad. du turc par Münevver Andaç. – Paris : Gallimard, 1994.

Le château blanc
trad. du turc par Münevver Andaç. – Paris : Gallimard, 1996.

La vie nouvelle
trad. du turc par Münevver Andaç. – Paris : Gallimard, 1998.

Mon nom est Rouge
trad. du turc par Gilles Authier. – Paris : Gallimard, 2001.

Neige
trad. du turc par Jean-François Pérouse. – Paris : Gallimard, 2005.